OUT s’inscrit dans le parcours et la nécessité de la Cie : sortir la musique de création de son microcosme, la décoller des préjugés existants et la partager avec le plus grand nombre. Précisément, le spectacle naît de la réunion de 5 artistes, aux savoir-faire et expériences variés, autour d’une même inquiétude des tendances excluantes du monde, et de ce besoin de sortir dans la rue, de prendre la parole dans cet espace qui appartient à toutes et tous et de donner la voix à celles et ceux qui ne l’ont pas.
OUT prend alors la forme d’une fable musicale pour l’espace public. Elle est écrite pour trois musicien.ne.s interprètes et/ou improvisateurs (Timothée Quost – trompette & compositions; Thibault Gomez – piano Klein & arrangements ; et Noémi Boutin – violoncelle) et un comédien-chanteur (Johan Boutin), à partir d’un texte de Benjamin Groetzinger.
Elle sera créée en septembre 2024 au Mans et se construit au long cours à partir d’un travail de terrain au sein de structures sociales du Mans sous forme de « maraudes artistiques ».
À partir d’écritures multiples, fragments, saynètes, chansons, situations burlesques, elle rendra hommage à celles et ceux mis.e.s à la marge de la société, à ces invisibles aux yeux du « in ». Elle racontera leurs histoires, fera entendre leurs voix, rendra à la vie, à la conscience leurs existences.
Dans la lignée du théâtre musical, texte et musique viendront nourrir la dramaturgie du spectacle. Écrite par Timothée Quost ou arrangée par Thibault Gomez, la composition sonore de OUT formera un dispositif convivial, inclusif au sein duquel on pourra entendre une grande diversité musicale : écriture contemporaine, musiques populaires, musique industrielle et répertoire classique. Le récit nous prendra par la main et nous emportera dans un univers sonore multicolore, à l’image de ces fragments où le réel côtoiera la poésie. Un bout de joie, un bout de désert, un bout de chanson, un bout de ville, puzzle de « in » et de « out ». Le dispositif instrumental visera à recycler les sons parasites : cette vis mal serrée qui vibre quand je joue ? Cette soudure mal faite qui fait sonner ma trompette comme une cagette ? Car veut-on vraiment un son tout propre : veut-on désherber notre musique ? Notre musique sera celle-là qui accepte en son sein toutes les anomalies et les imperfections, celle qui embrasse les sons ingrats et les résonances malvenues, celle-là qui dans son infinie ouverture finit par nous montrer que tout peut faire musique et qu’il y est surtout question d’y poser un regard curieux.
OUT veut offrir un livret brut scotché de tous ces matériaux sons, vibrations, histoires. Un grand rafistolage qui fabrique l’invention qui permet de mettre en valeur, réparer et sublimer ce qui est mis de côté, de lui offrir une seconde vie tout en profitant du moment de la réparation pour soigner ses propres blessures.
RÉCIT
OUT nécessite une façade pour renvoyer le son.
Le public d’OUT est invité à s’installer dans les assises de la scénographie qui forment un demi-cercle devant la façade.
Quatre silhouettes poussent des chariots et entrent dans l’espace de jeu. Les chariots s’ouvrent : instruments, costumes et accessoires se déploient et prennent place.
Chaque musicien.ne offre à sa manière un échauffement musical au public. Comme un rituel d’accueil pour réveiller le corps et les sens. On se rencontre, on ouvre ses oreilles, on fait vibrer nos cordes vocales, en pleine rue.
Le comédien questionne les spectateur.ice.s sur leur façon de se sentir OUT.
Au loin, le public découvre un archéologue du son qui cherche à déterrer les sons OUT de nos villes. Il creuse, examine, frotte, récolte des sons à l’aide de ses micros glissés dans le mobilier urbain.
La voix d’Aurèlie, une mère de famille qui vit dans la rue, surgit et résonne. L’orchestre se réunit et compose un morceau qui accompagne ses mots.
Puis c’est au tour d’une violoncelliste en burn OUT de jouer les GRANDS COMPOSITEURS DE LA MUSIQUE CLASSIQUE. Elle vient face à nous dans une robe de concert flamboyante, plante sa pique contre l’asphalte ou le pavé pour nous jouer les grandes œuvres des compositrices OUT de l’Histoire.
Un pianiste de jazz nous fait écouter les sonorités ébréchées de son piano Klein de 1850. Il s’abandonne à une polyphonie à la fois drôle et étrange de sons oubliés, de pianos de fortune abandonnés.
Un chant clôt l’aventure, en chœur avec le public.