IL CANTO NOBILE

IL CANTO NOBILE

IL CANTO NOBILE | Jacopo Peri et Sigismondo D’india

Qui n’a jamais rêvé de s’immiscer à la cour des Médicis ou du Duc de Savoie en ce début du XVIIe siècle italien qui a connu l’un des plus fantastiques bouleversements de l’histoire de la musique ? Concerto Soave propose une confrontation passionnante entre les deux représentants les plus raffinés de la nouvelle musique, le florentin Peri et le palermitain d’India, maîtres incontestés du recitar cantando.

« (…) Deux voix se mêlent avec bonheur (…). Un répertoire fabuleux, rarement servi avec autant de scrupules. » _ Frédéric Degroote | Diapason

Maria Cristina Kehr, soprano
Romain Bockler, baryton
CONCERTO SOAVE
Ulrik-Gaston Larsen, luth
Flore Seube, viole de gambe
Jean-Marc Aymes, clavecin et orgue

PROGRAMME À RETROUVER : le 4 août 2023 au Festival de Simiane-la-Rotonde.

L’aventure de la “nouvelle musique” à travers deux de ses plus
grands représentants, Peri et d’India. Romain Bockler restitue
ce “noble chant” de manière magistrale, avec son timbre de
baryton et son expérience unique de l’ornementation.
Dans l’aventure de la « nouvelle musique » monodique des débuts du
seicento, deux personnalités se détachent. Par bien des aspects, on peut
les rapprocher, et leur musique exprime au plus haut point la noblesse
et l’idéal élevé du recitar cantando.
Jacopo Peri (1561-1633) se réclame d’ascendance noble et florentine.
Dans la préface de son premier livre de Musiche (1609), Sigismondo
d’India (c.1582-1629) se présente lui-même comme « nobile
palermitano », noble palermitain.
Lors de toutes ses apparitions, on couvrira Peri, que l’on surnomme
affectueusement « il Zazzerino », de toutes les louanges comme chanteur,
chanteur qui s’accompagne merveilleusement lui-même : ainsi lorsqu’il
chante l’air d’Arion dans les célèbres intermèdes de La Pellegrina,
représentés à Florence en 1589 en l’honneur du mariage de Christine
de Lorraine avec Ferdinando de Medici. Avant de passer la plus grande
partie de sa vie au service de la maison de Savoie, D’India, encore
tout jeune, effectue un grand tour d’Italie durant lequel il se produit
essentiellement, lui aussi, comme chanteur. Il séjourne certainement
à Florence vers 1600. Cette année-là, on représente l’Euridice, premier
« opéra » de l’histoire, composé par Peri et Caccini pour le mariage de
Marie de Médicis avec Henri IV. Sigismondo croise sans doute la route
des intellectuels et musiciens gravitant autour de la Camerata Bardi.
C’est probablement à leur contact, ainsi qu’à celui de Monteverdi qu’il
rencontre plus tard à Mantoue, qu’il est entrainé dans l’aventure de la
monodie. D’India s’était formé à la polyphonie des napolitains, entre
autres dans le cercle des compositeurs de la maison Gesualdo. Le plus
respecté d’entre eux était Giovanni de Macque, maître du madrigal et
de la musique pour clavier. La musique de d’India sera le produit des
stravaganze harmoniques napolitaines et de la puissance dramatique
et émotionnelle du chant monodique.
Nobles et chanteurs tous deux, Peri et d’India ont laissé la plus
merveilleuse musique qui soit, pas encore reconnue à sa juste valeur.
Sans doute est-ce parce qu’il faut des chanteurs ayant une profonde
connaissance du style de ce chant raffiné et élégant, qui demande une
liberté contrôlée et un grand sens de l’ornementation. Qualités que
possède Romain Bockler, dont le travail approfondi sur ce répertoire
est unique dans le domaine des voix masculines.
Concerto Soave, après avoir consacré un enregistrement à Sigismondo
d’India avec Maria Cristina Kiehr (Harmonia Mundi) il y a plusieurs
années, propose donc aujourd’hui cette confrontation passionnante
entre deux géants du début du seicento, avec une voix masculine
dont le registre était sans doute celui des deux compositeurs.
Parallèlement à cette célébration du « Chant Noble », les pièces de
Giovanni de Macque qui complètent ce programme évoquent le haut
degré de perfection et de liberté que la musique pour clavier avait
atteint à la même époque. La plus grande partie des compositions de
de Macque qui nous sont parvenues ont d’ailleurs étaient transmises
par un autre immense chanteur et compositeur, Luigi Rossi, dans un
manuscrit de sa main conservé à la British Library. Aux côtés de ces
pièces figure un des grands chefs-d’oeuvre de Peri, « Tu dormi » …

PROGRAMME
Jacopo Peri : extraits des Varie Musiche (1609/19)
Giovanni de Macque et Jacopo Peri : extraits du Manuscrit Luigi Rossi,
British Library
Sigimondo d’India : extraits des Musiche da cantar solo libro I (1609),
libro III (1618), lamento d’Orfeo et L’Apollo (libro IV, 1621), lamento di
Giasone (libro V, 1623)

Compétences

Posté le

27 août 2023

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