Hercule, dernier acte.
A l’origine, un mythe
Zad Moultaka et Bruno Messina imaginent un Hercule ermite, retiré de la vie séculaire : dieu terrestre et dieu marin maîtrisant les éléments, toujours vénéré malgré son retrait, il exhorte les hommes à se servir de son expérience pour faire face aux enjeux contemporains de la planète. Hercule, dernier acte est une oeuvre mixte, mêlant scène et multimedia, pour six chanteurs enregistrés et filmés et six chanteurs (les mêmes) sur scène. Vidéo, arts plastiques, archéologie, mythologie, littérature, électronique et musique sont mêlés pour ce spectacle unique en son genre.
Les six chanteurs – à la fois sur scène et sur écran – créent un lieu dans lequel se joue une sorte de mise en abyme du temps et de l’espace. Les chanteurs se dédoublent, sur scène et propulsés dans un champs d’olivier, un temple en ruines ou une forêt incendiée. Les effets de projection en fond de scène évoqueront l’hydre de Lerne dont les têtes tranchées repoussent sans cesse, un sol devenu fleuve ou terre craquelée et aride ou encore un trou noir avalant le lion de Némée…
Réalisation numérique et scénique
Pour relier de façon fluide et homogène la vidéo et la scène, tout est chronométré. Le public ne sent plus, à la fin du spectacle, la différence entre la virtuel et le réel, comme si le chanteur et son double filmé ne formaient plus qu’un.
Le travail de l’image participe à cette confusion réel / virtuel. Zad Moultaka souhaite retrouver le sens premier du mot « cinématographie » : l’écriture du mouvement. Peu à peu la colorisation, la fluidification de l’image va decrescendo, allant du rendu haute définition qui est la norme actuelle aux images saccadées en noir et blanc du début du cinématographe. Ainsi se symbolise la déchéance du réel face au virtuel et l’effacement progressif de la reproduction exacte du mouvement face à l’écriture du mouvement.