WAQF* signifie la pause, c’est un arrêt, un silence. C’est le moment où l’on reprend son souffle avant d’émettre le prochain son qui portera le texte sacré.
A travers la psalmodie, je cherche à étudier ce qui, par la musique des mots, par les respirations et les silences permet l’élévation. Mon intention est d’identifier quels sont les codes et usages de l’interprétation de ces textes, afin de pouvoir écrire une pièce musicale qui s’inspire de cette culture riche où la musique devient centrale et produit un effet déclencheur de l’état extatique.
Les codes et usages de la psalmodie ou de la musique mystique sont nombreux. Ils sont enseignés et transmis depuis des siècles. C’est une rapidité ou une lenteur d’exécution, ce sont certains phonèmes mis en valeur par un mélisme particulier. Chez les soufies ou les gnaouas, la musique spirituelle par la répétition se fait transe. C’est un vertige rythmique qui permet de s’élever, de perdre pied par des séquences lancinantes et répétitives de percussions.
Dans WAQF, c’est à la spiritualité orientale que je m’intéresse dans toute sa pluralité. C’est à un monde du sensible que je souhaite porter mes recherches avec un regard de femme occidentale et d’artiste, qui se pose cette question de la grâce universelle, transmise par la force évocatrice et émotionnelle de la voix à travers la culture orientale.
Sans prétendre vouloir connaitre un jour le secret de ces musiques, je souhaite m’imprégner de leurs rythmes et de leurs chants pour en ressentir à la fois l’indicible, le subjectif et l’universel.
Dans le respect et le souvenir de ce que j’aurai vu et entendu au cours de mes rencontres et de mes voyages, l’indicible ne se racontera qu’en créant ma musique, dans l’émotion, les images, les parfums et les sons que j’aurai traversés.