Danse Célestine est une création originale à partir du texte de Sabine Tamisier. Sans narration dramatique, sans mot, c’est la capacité d’évocation sonore, musicale et corporelle, qui devient créatrice d’émotions partagées au cours du spectacle. La musique est continuellement présente pour raconter l’histoire, pour interpréter le récit et le transmettre par l’adresse directe aux récepteurs sensoriels, la musique comme vecteur non seulement de sensations et d’émotions mais aussi d’une narration concrète suivant les méandres d’une aventure, d’un moment particulier dans la vie d’une petite fille, Célestine incarnée par la danseuse, Sara Pasquier et par le violon, joué par Alain Arias. L’originalité du spectacle est toute entière contenue dans le rôle donné aux instruments de musique, violon, violoncelle et contrebasse, qui sont traités là comme des « acteurs » à part entière. Les musiciens sont conseillés dans leur interprétation des personnages du récit par Gilles Chabrier, comédien et metteur en scène et jouent plusieurs rôles :
• Ils interprètent bien sûr les mélodies, le répertoire choisi et adapté, un leitmotiv annonce chaque personnage, chaque lieu, donne des repères, comme de petits cailloux sur le chemin suivi par Célestine.
• Ils sont aussi des éléments de décors signifiants et très visuels, Et surtout les instruments sont des personnages : trois musiciens, trois instruments : un voisin bougon et mystérieux incarné par le contrebassiste, Jérôme Bertand ; un père débordé et parfois dépressif et une mère absente personnifiés par le violoncelle incarnant la figure parentale et joué par Marianne Pey, et enfin Célestine qui pense aux autres avant elle-même et qui virevolte en refusant la nostalgie. Les musiciens et leur instrument sont mobiles sur scène suivant les scènes et l’évolution de l’histoire.
• Et même un petit violoncelle, muet et jamais autonome est pourtant si présent incarnant le ‘ti grand frère de Célestine !
Le compositeur Pierre Badol a créé la partition du spectacle et transcrit les mots de Sabine Tamisier en musique. La composition réunit trois sources d’inspiration:
• la création originale ;
• les citations de musique classique et musiques populaires ;
• les expérimentations sonores ouvertes sur le XXI° siècle : recherches sonores: percussions corporelles et expérimentations instrumentales, ainsi que des jeux dans l’espace en utilisant les ressources du plateau et de la scénographie : écho, accentuation, sourdine, etc….
Désireuse de continuer sa recherche d’écriture chorégraphique destinée aux jeunes spectateurs, Sara Pasquier nous emmènera dans son univers, n’oubliant jamais les codes de l’enfance, les références familières, les réminiscences en privilégiant le côté ludique et poétique d’une forme Jeune Public.