» Quand elle commençait à s’émouvoir et à chanter, […] ouvrait les bras et levait la tête d’un air majestueux […], on ne voyait plus qu’elle sur le théâtre et elle paraissait seule le remplir. »
C’est ainsi que Titon du Tillet dans son Parnasse français nous décrit Marie Le Rochois, créatrice notamment des rôles d’Armide de Lully et de Médée de Charpentier. Elle est la première des grandes divas de l’opéra français, subjuguant le public par leur talents d’actrices, le timbre de leur voix, leur présence scénique, leur expressivité.
A l’Académie Royale de Musique de Paris, les rôles de magiciennes, de reines et de mères sont regroupés sous l’appellation de « rôles à baguette », du principal attribut qu’elles tenaient dans la main. Mais ces femmes ne sont pas seulement des enchanteresses remplies de puissance, faisant trembler les enfers par leurs invocations, accompagnées par les furieux traits de l’orchestre. Elle sont aussi des femmes aimantes, blessées quand elles sont trahies, soumises aux souffrances de l’amour.
Jean-Baptiste Lully (1632 – 1687)
Thésée 1675
Amadis 1684
Armide 1686
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Marc-Antoine Charpentier (1643 – 1704)
Médée 1693
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Henry Desmarest (1661 – 1741)
Circé 1694
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Pascal Colasse (1649 – 1709)
Canente 1700
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André Cardinal, dit Destouches (1672 – 1749)
Omphale 1701
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François-Joseph Salomon (1649 – 1732)
Médée et Jason 1713
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Mademoiselle Duval (1718 – après 1775)
Les Génies 1736
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Jean-Marie Leclair (1697 – 1764)
Scylla et Glaucus 1746
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Christoph Willibald Gluck (1714 – 1787)
Armide 1777