Opéra-Féérie
Lucien Poujade – Pierre Senges, d’après un livret de Jules Verne
Direction musicale : Hélène Clerc-Murgier
Mise en scène : Louison Costes & Hélène Clerc-Murgier
Vidéos & lanterne magique : Louison Costes
C’est l’histoire d’une double découverte. Celle d’un opéra inédit de Jules Verne autour d’une Shéhérazade en panne d’inspiration au lever de la Mille et Deuxième Nuit et celle d’un autre opéra du XIXème siècle, ayant le même titre, composé par Lucien Poujade et représenté au Grand Théâtre de Reims en 1885. Il n’en fallait pas plus pour aiguiser l’inventivité débridée des Monts du Reuil. La compagnie lyrique a fait appel à l’écrivain Pierre Senges pour qu’il mixe les deux ouvrages avec pour fil rouge un personnage loufoque et visionnaire, incarnation de Jules Verne et de Méliès réunis. Car cette nouvelle production convoque aussi le Cinématographe sur la scène de l’opéra, à grand renfort de lanternes magiques et autres images animées. Entre travelling, plongées et contre plongées, la Compagnie les Monts du Reuil nous entraîne dans un tournage intemporel sur les traces de la belle Shéhérazade. Sur le plateau/harem, les chanteurs donnent vie aux inoubliables héros des Mille et Une Nuits, portés par la musique de Poujade réorchestrée pour un ensemble instrumental occidental et oriental. Un syncrétisme audacieux qui réunit, en une forme lyrique innovante, la magie des contes orientaux, l’imaginaire de Jules Verne et le monde merveilleux de Méliès…
Jules Verne en avait sans doute l’intuition : le merveilleux des Nuits arabes et l’imaginaire vernien, peuplé de machines à vapeur et de science aventureuse, sont faits pour s’entendre. Sur cette lancée, notre spectacle entend marier la lampe d’Aladin à toutes ces inventions, ancêtres du cinématographe : lanternes magiques, praxinoscopes et autres zootropes. Dans un même désir de syncrétisme propre à l’opéra, l’humour oriental, proche de la farce, se combinera sans mal avec le comique plus vaudevillesque de Jules Verne. Un sultan du XIIIe siècle, un savant du XVIIIe, un écrivain du XIXe siècle, des spectateurs du XXIe : tous ont en commun un insatiable appétit d’histoires. Musique, dialogues, chants, jeux de scène, mais aussi costumes, illusions, images animées et lanternes magiques se combinent dans ce spectacle pour répondre à cet appétit.
Qu’on se rassure, à l’issue de cette mille et deuxième nuit, qui voit s’interrompre Shéhérazade, les histoires continuent – elles sont un éternel “à suivre”. Pierre Senges