TENTE DE CHANTIER est un concert de création musicale qui s’inspire des
expressions du théâtre, de l’art de performance et de l’installation in-situ dans
l’espace public.
C’est une performance dans laquelle la médiation avec le public est constitutive
de l’oeuvre.
Son format hybride et son aspect participatif nécessite un temps long de
résidence de recherche au contact d’une diversité de spectateurs.rices. Gwen
Rouger a besoin d’aller à la rencontre des publics qui, dans la diversité de leurs
réactions, apporteront des éléments essentiels pour concevoir et affiner le
déroulé à l’intérieur de la tente afin de créer la relation d’interdépendance et
l’écoute mutuelle recherchées.
À l’heure précise du rendez-vous fixé en avance, la pianiste accueille le ou la
spectateur.rice dans la tente de chantier et l’invite à la rejoindre au piano. Elle
va lui interpréter la pièce ‘L’Invitation’ de Louise Gobeur, compositrice
méconnue et morte dans l’anonymat, que la pianiste souhaite faire découvrir au
public. Après un parcours de la partition ensemble avec de courtes indications,
la pianiste et le.la spectateur.rice joue la partition. Il.elle est amené.e à enfoncer
des touches silencieusement pour faire résonner des cordes par sympathie,
étouffer des cordes et faire des glissandis dans le cordier. Les deux
protagonistes changent de places (face à l’aigu ou au grave du piano) au cours
de la pièce pour finir en position de quatre mains.
La relation: Gwen Rouger souhaite créer une relation entre elle et le.la spectateur.rice dans
laquelle se joue la question de l’écoute de l’autre et l’adaptabilité qui en découle.
Dans ce contexte, la question de la liberté individuelle est aussi soulevée :
comment puis-je trouver une liberté d’action dans le cadre qui m’est proposé,
tout en prenant en compte la liberté de l’autre. Le but est de créer un duo en
dialogue.
L’espace: La proximité entre le.la spectateur.rice et la pianiste permet la possibilité d’une
communication non verbale et subtile et leur donne l’occasion de réagir suivant
l’autre, la façon dont il s’investit.
La rencontre: C’est le rapport d’interdépendance entre les êtres qui intéresse Gwen Rouger
ici. Convaincue que c’est une notion fondamentale pour la survie de notre
société, l’artiste l’aborde par la relation spectateur.trice/artiste.
Dans l’expérience sonore Tente de Chantier, autour du piano, les deux
‘acteurs’ -le spectateur ou la spectatrice et Gwen Rouger- vont vivre et
pratiquer un moment d’interdépendance de manière ludique et joyeuse.
Au cours de la performance, les différentes indications au spectateur lui laissent
progressivement la possibilité d’y mettre une intention si il ou elle le souhaite,
car les actions d’abord statiques deviennent gestes : la distinction entre l’action
utilitaire et le geste performatif est volontairement laissée ouverte.
La nature de la rencontre entre le.la spectateur.rice et la pianiste et son
évolution au fil de la performance est à chaque fois différente.
Pour Gwen Rouger, créer un espace de créativité/performance dans l’espace
public permet une continuité avec la vie réelle et quotidienne et une écoute
privilégiée de celle-ci.