« VENITE, EXULTEMUS » | ANDRÉ CAMPRA (1660-1744) – NICOLAS BERNIER (1664-1734)
Motets pour basse et violons
L’effectif de l‘ensemble sera composé par :
Romain Bockler, baryton
Gabriel Ferry et Simon Pierre, violons
Ulrik-Gaston Larsen, luth
Flore Seube, viole de gambe
Jean-Marc Aymes, orgue et clavecin
La direction artistique sera assurée par Romain Bockler et Jean-Marc Aymes.
Création le Vendredi 15 mars 2024, Mars en Baroque, Marseille
De même que la cantate avec instruments, le motet pour voix soliste et deux dessus, généralement deux violons, est né en Italie à l’aube du XVIIe siècle. Tous les grands compositeurs de la Péninsule ont laissé d’admirables témoignages du genre, d’Alessandro Grandi à Claudio Monteverdi, de Maurizio Cazzati à Giovanni Legrenzi.
Il fut introduit en France non seulement par Marc-Antoine Charpentier, mais aussi par les Italiens qui voyageaient dans l’hexagone. Il devient un des principaux « ambassadeurs » du goût et de la manière italienne. Au début du XVIIIe siècle, il a connu deux magnifiques illustrateurs, pratiquement contemporains : André Campra et Nicolas Bernier.
L’attirance naturelle pour la musique italienne s’explique aisément pour Campra : il était fils d’un médecin italien installé à Aix-en-Provence, et fut l’élève du grand Poitevin dans cette même cité. Concernant Bernier, cela pourrait s’expliquer, si l’on en croit certaines sources, par le fait qui fut l’élève à Rome du vénitien Antonio Caldara, un des plus importants compositeurs de son époque.
Bien que Bernier soit moins connu que Campra, son oeuvre est d’une incroyable richesse et beauté. Les deux compositeurs représentent le sommet de cette « manière italienne » tant prisée en France au début du XVIIIe siècle. Ils ont fait, dans leurs motets, une admirable alliance de l’élégance et de la noblesse française, avec la fraicheur, le dramatisme et le naturel italien.
Romain Bockler et Jean-Marc Aymes proposent un programme dédié aux motets pour voix de basse et violons, disposition plus rare que celle pour soprano et dessus, mais dans laquelle les deux compositeurs ont fait preuve d’une magnifique inventivité. Bien que relevant de la catégorie du petit motet, leurs oeuvres, dont deux sont écrites sur le même texte (« Venite, Exultemus »), sont largement développées, et riches de beautés et d’affects divers. A ce titre, le « Judica me Deus » de Bernier, aux parties instrumentales plus proches de sonates que d’introductions à un motet, est certainement un des sommets du genre. Ce programme rend ainsi hommage à un répertoire encore bien négligé par les interprètes.