Le Quatuor Debussy propose un programme des plus inspirés : à la sublime série des adagios qui compose Les Sept Dernières Paroles du Christ en Croix succède la version quatuor du Requiem de Mozart, réalisée par Peter Lichtenthal et dont les Debussy sont devenus, au fil des ans, les meilleurs ambassadeurs. Ces deux œuvres majeures, interprétées sans aucunes partitions, qu’on peut aisément appeler « monuments » de la musique, sont deux pièces au caractère éminemment recueilli et d’une force intérieure toute semblable. L’une de la main du maître lui-même, l’autre de celle d’un admirateur plein de génie. Deux chefs-d’œuvre aux liens évidents, entre humain et divin, entre corps et esprit, entre vie et mort. Malgré la proximité de leur message et leur écriture si différente et pourtant si complémentaire, elles sont jouées ensemble dans deux incroyables tableaux. Louise Moaty a imaginé deux univers vertigineux, quatre hommes en mouvement, quatre présences, et surtout quatre solitudes qui font corps avec la musique. L’éclairage à la bougie et l’interprétation sans partition de ces compositions sonnent comme un nouveau défi fait d’ombres et d’éblouissements, de rencontres et d’isolement, à l’image de la musique qui nous est offerte. Louise Moaty sait se saisir de tous les symboles qu’elles contiennent et profite de l’ouverture du Quatuor Debussy pour que cette fête musicale devienne aussi une fête pour les yeux.