Remembering Luciano…
(Luciano Berio 1925-2003)
C’était sa « Sinfonia », -pour huit voix amplifiées et orchestre-, la première œuvre que j’ai écouté de Luciano Berio. Non seulement s’agissait d’une des premières œuvres contemporaines que j’écoutais dans ma vie, ce qui naturellement m’a frappé, mais particulièrement l’expression et style très uniques de Berio m’ont touché profondément, et cela de plus en plus au fur et à mesure que je découvrais son œuvre, notamment « Laborintus II », c’était une révélation !
Cent ans se sont écoulés depuis sa naissance ; on dirait que c’était hier. La musique de Luciano Berio reste intemporelle, est-ce dû à la grande ouverture et éclecticisme de son approche musical ? Ou c’est peut-être la conséquence d’une philosophie de ne pas rejeter la musique du passé en cherchant aller vers la nouveauté, ou ne pas fermer son attention envers d’autres formes d’expression musicale contemporaines à lui comme le jazz, le rock ou le folklore; intégrant toutes ces musiques mais d’une manière décontextualisée et bien personnalisée.
Ce n’est peut-être pas en déconnectant mais en connectant justement les liens qui nous ont amené là où nous sommes, qu’on trouve le chemin vers l’avenir…
Dans ce contexte, l’Ensemble Vertebræ souhaite rendre hommage à ce pilier de la musique du XXème siècle et de nos jours. Pour fêter le centenaire de Luciano Berio, l’Ensemble Vertebræ a imaginé un concert-performance dans lequel on puisse d’une certaine manière, retracer la vie musicale du compositeur. Ceux qui l’ont inspiré ou qui il a inspiré, des musiciens, des auteurs ou des gens dans sa vie.
Quatre personnages sur scène : une chanteuse, une flûtiste, une pianiste et une actrice. Des interlocutions entre texte -des extraits d’auteurs tels que Joyce, Proust, Neruda, Calvino ou des témoignages des personnes qui l’ont connu-, et les musiques de son professeur Dallapiccola, son ami Maderna, son élève Andriessen, des rencontres… Kagel, Stockhausen, ainsi qu’une œuvre dédiée à lui, composée en 2003 -l’année de son départ de ce monde-, « Ritornello » de Philippe Hurel, s’entretissent à travers une dramaturgie sobre.
Dans ce même temps et espace, des œuvres de Luciano Berio reprennent vie et nous rappellent la diversité compositionnelle du maître : de la complexité technique des Sequenzas à la musique électronique de Altra Voce ou d’un folklore approprié avec les Folk Songs (extraits) jusqu’à la transcription atypique « baroque » des chansons de The Beatles.
C’est grâce à l’art que l’existence éphémère d’un artiste peut transcender dans ce monde, mais c’est grâce à la vie vécue de l’artiste que son art peut exister. Luciano Berio aimait le partage, les repas et le vin. Et les gens qui l’ont connu l’estimaient. C’est peut-être cette intime simplicité, finalement, la force qui réside dans la musique de Berio… C’est peut-être pour cela, que cette musicienne qui écrit ces lignes, a humblement osé se marier il y a quelques années sous l’abri musical des Folk Songs du grand Berio.
Anna Paolina Hasslacher
Ensemble Vertebræ
BIOGRAPHIE DE L’ENSEMBLE VERTEBRAE
C’est en 2009, autour d’un travail avec le compositeur Ivan Fedele au Conservatoire de Strasbourg, que la flûtiste Olivia Abreu et la pianiste Anna Paolina Hasslacher se sont rencontrées. À partir de cette expérience inattendue, elles ont su que leurs chemins ne s’étaient pas croisés par hasard. C’est alors que l’idée d’un projet commun commence : l’Ensemble Vertebræ est créé.
Depuis, elles ont parcouru un long chemin de création et production artistique. C’est en 2013 qu’elles créent leur association pour mieux accomplir leurs objectifs. Dans la même année elles rencontrent le compositeur Iradj Sahbaï, disciple d’Olivier Messiaen. Devenant leur mentor, une grande collaboration et amitié se développe, menant, entre autres, à enregistrer en 2016 certaines de ses œuvres pour la sortie de son album « Son et Sens ».
Après une invitation à la XLIII édition du reconnu Festival International Cervantino à Guanajuato, Mexique, en 2015, l’Ensemble Vertebræ reçoit la prestigieuse bourse mexicaine du FONCA (Fondo National para la Cultura y las Artes) en 2017, ce qui leur permet de réaliser une tournée en Amérique du Nord incluant les États-Unis et le Mexique, avec un programme entièrement de création en hommage à l’écrivain mexicain Juan Rulfo pour le centenaire de sa naissance.
Un an après, l’Ensemble Vertebræ est lauréat du Programme International Ibermusicas, pour réaliser une tournée au Chili.
Pour fêter son 10ème anniversaire, l’Ensemble Vertebræ réalise en 2019 une tournée en Suisse dans le cadre de l’IGNM (Internationale Gesellschaft für Neue Musik).
Après de nombreuses activités online en 2020 tels qu’interviews, concerts en streaming et vidéo-conférences, l’Ensemble Vertebræ réalise en 2021 au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg une vidéo du « Presto » du compositeur Beat Furrer, avec qui l’ensemble a travaillé étroitement pour la révision de cette œuvre. La même année l’ensemble signe un contrat avec le label Elektramusic, et son premier album numérique « Live Recordings » sort.
La transmission est plus qu’important pour l’Ensemble Vertebræ. C’est une de leurs philosophies. Convaincu que la musique peut enrichir et soulever l’être humain dans toute l’extension du mot, l’Ensemble Vertebræ s’est toujours engagé à mener divers événements pédagogiques internationaux visés tant à des étudiants de musique comme à tout public et de tous âges, par le biais de rencontres, concerts didactiques, conférences, master-classes et ateliers.
PROGRAMME
Textes de James Joyce, Marcel Proust, Pablo Neruda, Italo Calvino.
Bruno Maderna (1920-1973)
« Musica su due dimensioni » (1958)
pour flûte et bande magnétique
(ou « Sequenza I » – 1958)
Louis Andriessen (1939-2021)
« Shopping List of a Poisoner » (2000)
pour une chanteuse qui écrit
(ou « Sequenza III » – 1966)
Luciano Berio
Extraits de « Six encores for piano »
« Wasserklavier » (1965)
« Erdenklavier » (1969)
« Luftklavier » (1985)
« Feuerklavier » (1989)
(ou « Sequenza IV » – 1966)
Philippe Hurel (1955)
« Ritornello – In memoriam Luciano Berio » (2003)
pour flûte et piano
Luigi Dallapiccola
Extraits de « Rencesvals » (1946)
pour voix et piano
Luciano Berio
Extraits de « Folk Songs » (1964)
pour voix et piano
Luciano Berio
« Altra voce » (1999)
pour flûte alto, mezzo-soprano et électronique
Karlheinz Stockhausen (1928-2007)
Extrait de « Aus den sieben Tagen » (1968)
pour ensemble instrumental indéterminé
John Lennon & Paul McCartney, arr. L. Berio
Extraits de « Beatles Songs » (1965, arr. 1967)
« Michelle »
« Yesterday »
Mauricio Kagel (1931-2008)
« Con voce » (1972-73)
pour 3 interprètes muets et instruments ad lib
Luciano Berio
« Autre fois » (berceuse canonique pour Igor Stravinsky (1971)
Olivia Abreu – flûtes
Anna Paolina Hasslacher – piano
Beatriz Elena Martínez – chant
Sophie Nehama – performance
Citlalmina Jasso – création lumières et décor
Guido Pedicone – électronique
FICHE TECHNIQUE
(fiche technique définitive à confirmer)
• Piano à queue (bon fonctionnement des trois pédales)
• Clavier numérique
• 5 pupitres
• 2 pupitres ou trap-table pour percussion
• 2 petites tables pour le matériel
• Système de sonorisation avec 2 enceintes
• Console avec condensateur
• Microphones
• Câbles XLR
• Lumières
• Vidéoprojecteur
• Câble HDMI
• Câble VGA
• Projecteurs
• Régisseur
BUDGET
Contacter l’Ensemble Vertebrae :
ensemble.vertebrae@gmail.com
LIENS
Site:
www.ensemblevertebrae.com
Pressbook:
https://www.ensemblevertebrae.com/fran%C3%A7ais/pressbook/
Vidéo :
Teaser de l’Ensemble Vertebræ :
Youtube :
https://www.youtube.com/channel/UCBNxlqXceY9HDmIZJM9tFsw
Audio:
Album « Live recordings »:
Soundcloud :