Pour l’hindouisme, ÔM représente le son originel, primordial à partir duquel l’Univers s’est structuré.
C’est le son qui nous ramène à nous même.
Au-delà du jeu de mot avec le chœur d’hommes, le titre monosyllabique que ÔM nous invite à la ferveur aux multiples visages qu’expriment pas moins de 8 langues dont une imaginaire, inventée par Maurice Ohana.
L’effectif du chœur d’hommes comprend 20 voix dont 3 contre ténors ce qui permet la réussite sonore pas la transcription comme pour l’Ave Maria de Gustave Holst ou le célèbre Pater Noster de Stravinsky.
La musique religieuse et profane se côtoient et la frontière entre les 2 univers est floutée, rendue tenue par la ferveur poétique.
La vision du rituel est portée par des sortes de mantras gestuels proposés par la chorégraphe Thomas Guerry.
Les chanteurs tentent de relier au plus subtil le geste et le son chanté.
Le chant traditionnel Corse apporté par François Berlinghi est confié en grande partie aux voix solistes aigues des contre ténors structure le programme ; il est aussi la matière première de l’œuvre composée par Javier Maldonado pour l’occasion, œuvre dont le déploiement dans l’espace sonore et visuel crée une situation puissante d’immersion sonore.
C’est un concert itinéraire qui révèle la force et la sensibilité extrême de l’âme masculine.
Les derniers mots nous viennent de Pierre Saby, musicologue : « chanter c’est toiser le temps et créer l’espace, c’est se créer. Chanter c’est avoir un corps, écouter chanter aussi »
