Si « L’Homme est la Nature prenant conscience d’elle-même » comme l’écrivait Elisée Reclus (1830-1905), alors la légende aborigène sur la création du monde que nous avons choisie comme point de départ pour cet opéra est un joyau inconnu dont il faut chanter les louanges et partager l’essentielle vérité.
Dans « L’Homme et la Terre », « Elisée Reclus balaye d’un revers de plume le dualisme réducteur « homme-nature » qui formate encore la pensée dominante dans le monde qui se dit « civilisé ». Alors qu’au milieu du XIXème siècle la nouvelle ère industrielle poursuivait son essor irrésistible, cet éminent géographe, précurseur de l’écologie, penseur, militant anarchiste, exilé communard et féministe, soulignait déjà l’effondrement des équilibres fragiles de la nature sous l’action irréfléchie de l’homme. Un siècle et demi plus tard, le constat scientifique donne raison à la perspicacité visionnaire d’Elisée Reclus. Face à la perspective de catastrophes planétaires dont l’Homme est la cause, nous ne pouvons que constater les limites d’une vision exclusivement anthropocentrique du monde. »
En donnant la parole aux peuples aborigènes, qui détenaient sans aucun doute la clef de notre survie merveilleuse, notre propos est de proposer un voyage initiatique en deux parties… le temps d’un rêve dans le passé et d’un retour à la réalité d’aujourd’hui, en deux actes bien distincts.