Le Carnaval des animaux en péril est un projet musical innovant et décalé, inspiré de l’œuvre de Saint-Saëns.
Mêlant instruments de musique rares et oubliés, musique baroque et contemporaine et création visuelle numérique, ce spectacle se veut être une ode aux animaux menacés dont la disparition entraînerait une vraie catastrophe pour nos écosystèmes. La création numérique, conçue dans un esprit ludique de collage et de stop motion aux allures kaléidoscopiques mettra en scène ces animaux, autour du personnage d’Orphée, tout en restant interactive avec la musique très visuelle du compositeur Vincent Bouchot.
Musiciens sur scène :
Vincent Bouchot, baryton et récitant
Koske Nozaki, flûtes, flageolets et flageolets d’oiseau
Sylvain Lemêtre, vibraphone et percussions
Florence Bolton, pardessus et basse de viole
Benjamin Perrot, théorbe et guitare
Equipe de création :
Vincent Bouchot, texte, musique et mise en scène
Florence Bolton, Benjamin Perrot et Vincent Bouchot, conception du projet
Morgan Bodart, artiste plasticienne (La Labomédia)
Musiques de V.Bouchot (né en 1966), G.G.Kapsperger (1580-1651), A.Gregori (? – 1633), C.Monteverdi (1567-1643), A.Falconiero (1585-1656)
CD Le Concert des Oiseaux – Le Carnaval des animaux en péril (Harmonia Mundi – sortie le 11 février 2023)
Récompenses : Clef d’Or Resmusica, 5 de Diapason, 5 de Classica, 5 de Rondo (D), 5 de FonoForum (D), TTT Télérama
Synopsis
Orphée, le meilleur musicien de la Grèce antique, avait le pouvoir de charmer toutes les créatures, des femmes les plus belles aux animaux les plus sauvages, grâce au pouvoir de la lyre et de sa voix.
Suite à un gros chagrin d’amour, il décide d’offrir désormais sa musique à des créatures mal aimées, discrètes et peu gâtées par la nature.
Exaltant leur beauté secrète par la musique, il entraîne pangolins, concombres de mer, bec en sabot et autres bestioles insolites dans une danse endiablée…
Mais la musique pourra -t-elle sauver ce Carnaval dont les acteurs sont menacés d’extinction ?
Mot de Florence Bolton :
D’Aristote à Vincent Bouchot…
Un des premiers livres à parler des animaux est la fameuse Histoire des animaux d’Aristote, qui fait encore référence au XVIIIe siècle, aux côtés de l’Histoire de Naturelle de Pline l’Ancien. On y trouve quantité d’anecdotes, de fables amusantes, autour d’animaux réels ou inventés de toutes pièces, qui cantonnent les animaux à la « petite histoire ». Aristote y décrit 500 animaux, ce qui paraît bien peu à l’aune des connaissances actuelles qui dénombrent plus de 35 000 espèces de vertébrés et 570 000 d’invertébrés. Par un étonnant paradoxe, la conscience de l’immense diversité des espèces arrive au moment où celles-ci disparaissent de plus en plus vite.
Dans un monde où le rapport à l’animal devient de plus en plus fou, avec la transformation génétique des espèces pour obtenir des bêtes plus adaptées à l’élevage en série, la destruction des habitats naturels obligeant les animaux sauvages à se côtoyer, se transmettre des maladies et aller chercher à manger dans les centres-villes, l’utilisation massive de pesticides, l’art ne pourrait-il pas apporter son tribut pour nourrir une réflexion sur un sujet brûlant ?
Vincent Bouchot est un compagnon de longue date de l’ensemble La Rêveuse et, après avoir créé ensemble un projet autour des oiseaux, nous avons eu envie d’entraîner le public vers d’autres rivages, d’autres animaux, sans oublier ceux auxquels personne ne pense et qui disparaissent sans bruit et sans cris, faute d’attention de notre part.
L’humour et la musique sont sans doute d’excellents remèdes pour attaquer un tel sujet, alors, quoi de mieux qu’un Carnaval ? Puisse la complainte du concombre de mer ou la chanson du harfang des neiges nous faire rêver et nous éloigner de la vision de l’animal machine cher à Descartes !