Danse tellurique

Danse tellurique

Danse Tellurique est une pièce musicale électroacoustique dont l’ensemble des parties est créé en temps réel, diffusée sur un ensemble de 48 haut-parleurs identiques, tournés vers le ciel.

Le son y est envisagé comme un fluide constitué de vibrations, comme une matière avec laquelle on peut construire des formes, des volumes.

La pièce est composée à partir d’une banque d’échantillons sonores préparés par la compositrice Christine Groult, transformés et spatialisés en temps réel à l’aide du logiciel Logelloop. Le bandonéon et l’accordina ont une présence discrète.
Par essence, cette musique est abstraite. Elle est électroacoustique et n’obéit pas aux règles usuelles d’harmonie, de rythmes. Elle est inclassable dans un genre musical. Elle est matière, temps et espace.
Je cherche à retrouver dans la composition électroacoustique l’émotion qui est celle que l’on ressent lorsque l’on compose et interprète une musique instrumentale. Je suis donc très attaché à la fabrication des sons à partir de matière sonore microphonique. Je suis également très sensible à la respiration, à la présence du silence, à la manière dont les événements sonores se développent et interagissent.
La musique de Danse tellurique est composée comme on dessine un paysage, les sons évoluent dans un espace large composé de 48 haut-parleurs déposés au sol, au pied de l’auditeur qui pourra distinguer chaque élément comme on écoute un pupitre en se promenant dans l’orchestre.
J’utilise la synthèse granulaire, mais aussi la microboucle. Je travaille également sur des procédés de morphing sonore, permettant de changer le timbre des sons alors même qu’ils sont entendus.

Ce spectacle prend profondément sa source dans l’écologie sonore. Philippe Ollivier s’en explique : « Alors que je travaillais à la composition de Danse Tellurique, je lisais chaque jour des annonces alarmantes sur le réchauffement climatique, la fonte des glaciers qu’il engendre et l’évolution du niveau des eaux. Habitant en zone inondable en bord de mer, la montée des eaux impactera fortement ma vie. Au fur et à mesure que l’écriture de la pièce avançait, je découvrais la connexion entre mes choix artistiques et l’écologie. Le choix de poser les 48 haut-parleurs au sol tournés vers le ciel, à la manière des menhirs de Carnac, n’est pas un hasard. Il s’agit symboliquement d’entendre le cri de la terre, poussé vers le ciel. Le choix des sons non plus, notamment ceux donnés par la compositrice Christine Groult : des sons d’eau notamment, qui, décomposés, recomposés, avec Logelloop, logiciel de création sonore en temps réel que je développe, laissent entendre ici des cris d’animaux assoiffés qui avancent dans le champ de haut-parleurs, là des oiseaux migrateurs qui muent et poussent des cris éraillés qui font sourire les enfants, mais crispent un peu les grands. On perçoit également des cornes de brume, des cloches de vache, mais aussi les grognements de la terre, les orages… Lorsque j’eus assemblé les différentes parties de la pièce, je me suis rendu compte combien la sécheresse 2022 allant jusqu’au manque d’eau courante en Bretagne avait eu une incidence sur ma composition musicale. »

Pièce de 40 minutes, créée avec l’aide à l’écriture d’oeuvre musicale originale du Ministère de la Culture.

Compétences

Posté le

27 août 2023

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