Amour, gloire, beauté : ainsi vont les fantasmes du monde…
Dans les salons parisiens du début du 18e siècle, on conte ces rêves en musique. La cantate française, véritable rivale de l’opéra, s’invite dans les lieux plus intimes et devient le nouveau genre à la mode. Elle chante les passions humaines dans des partitions où la virtuosité de la voix magnifie l’expressivité du texte et de la musique.
Louis-Nicolas Clérambault a porté la cantate française à une perfection de la forme, dans l’esprit de réunion des goûts français et italien. Tirée des Métamorphoses d’Ovide, Pirame et Tisbé met en scène les amours tragiques de deux amants séparés par la haine de leurs familles. Le Soleil vainqueur des nuages, « cantate allégorique sur le rétablissement de la santé du roi », est jouée en 1721 à la gloire de Louis XV. Quant à la cantate Don Quichotte de Philippe Courbois, elle explore la dimension burlesque dans la quête d’idéal du héros de la Mancha.
Les pièces instrumentales de ce programme, volubiles et brillantes, reflètent l’atmosphère musicale de l’époque et démontrent, s’il en est besoin, que la beauté peut également se passer de paroles.