« Mes raisons pour écrire des pièces sont souvent très étonnantes…
Two Pages, vous vous souvenez, est un unisson. Quelqu’un m’a demandé si j’essayais de
suivre l’évolution de l’histoire de la musique et si, alors, ma pièce suivante suivrait cette logique et serait des Quintes. Alors, j’ai écrit Music In Fifths. Tout le mouvement est parallèle, alors, je me devais d’en faire une avec des mouvements contraires. Après Music In
Contrary Motion arriva encore son opposé, Music In Similar Motion.
Tout a été très simple. En 1969, personne ne me connaissait et ne se souciait vraiment de
ce que je pouvais écrire, alors j’ai pu faire toutes les plaisanteries dont j’avais envie. » Philip Glass lors d’un entretien avec Keith Potter et Dave Smith en 1975
Cette légèreté n’est peut-être qu’une apparence trompeuse. La répétition à l’infini de ces formules musicales simples révèle le timbre et donne le temps au son de s’ouvrir et d’occuper l’espace. Ces qualités sont d’autant mieux servies quand cette musique est jouée par des instruments aux timbres riches adjoints de bourdons. Cette musique est basée sur
une sorte d’envoutement, c’est la raison même de l’existence du bourdon de la cornemuse.
Philip Glass a composé ces pièces après un long voyage en Afrique du Nord et en Inde. Peut-être est-ce pour cela que ces pièces sont modales et parfaitement adaptées aux cornemuses ? Étonnamment, elles semblent écrites pour ces instruments.