Écrit pour l’Ospedale della Pietà en 1716, l’oratorio Juditha triumphans devicta Holofernis barbariae est peut-être l’œuvre dramatique la plus accomplie d’Antonio Vivaldi. C’est aussi le seul oratorio du compositeur qui nous soit parvenu. Affranchi des contraintes scéniques et des impératifs financiers des opéras qu’il écrit par ailleurs, Vivaldi offre avec la Juditha une œuvre particulièrement soignée et inventive. L’instrumentarium est riche et très original : on note la présence de mandolines et de violes all’inglese, instrument que Vivaldi enseigne à l’Ospedale. Durant plus de deux heures, les voix, exclusivement féminines, rivalisent d’une virtuosité qui sert toujours l’action dramatique.
La jeune mezzo-soprano Anouk Defontenay, accompagnée de l’Ensemble Baroque de Nice, interprète notamment les airs du rôle-titre. Habituée des répertoires des XVIIe et XVIIIe siècles, elle nous fait découvrir la complexité du personnage de Judith : expressivité, doute, force, résignation.