Le projet ASMR est né d’une double envie ; celle de faire découvrir les tout petits bruissements de notre quotidien à travers la captation microphonique et l’écoute au casque. Celle aussi de repenser la forme concert traditionnelle en un spectacle ludique, où l’instrument est aussi installation, où le dispositif technologique peut s’adapter à des lieux très divers, où la proposition artistique peut aller à la rencontre du public.
ASMR est un concert d’objets sonores à écouter sous casque.
Ces objets – issus du quotidien – forment un corpus disparate et ludique qui provoque l’imaginaire du spectateur ; quelques jouets, des instruments de musique traditionnels ou de lutherie sauvage, des outils de bricolage ou des accessoires de cuisine, des matériaux trouvés… Riches et variées, ces matières sonores sont sonorisées, échantillonnées et transformées en temps-réel par de nombreux artifices analogiques et/ou informatiques. Peu à peu, la forme musicale se crée sous les yeux et dans les oreilles des spectateurs.
Le choix d’une diffusion sous casque n’est pas anodin. Grâce à cela, le moindre murmure peut prendre une ampleur gigantesque. Comme un microscope, le microphone peut révéler des sons inouïs et proposer tout un imaginaire au public. Mais l’usage des casques permet aussi un jeu constant entre l’écoute acousmatique (sous casque) et acoustique (le son réel des objets). Le même geste musical peut être écouté de manière différente. Le public peut se permettre d’enlever son casque, de n’écouter la transformation électronique que d’une oreille, de s’isoler totalement du groupe ou d’appréhender le concert avec les autres personnes du public.
ASMR est pensé comme une sorte d’installation mobile, avec d’un côté le corpus d’objets sonores et son dispositif de captation/transformation intégré, et de l’autre, un système autonome de 40 casques qui puisse s’installer aisément pour un groupe dans des lieux inhabituels (jardins, salles de musée, médiathèques, lieux historiques, friches industrielles, etc.).