=Friselis : léger mouvement souvent accompagné d’un murmure, d’un doux bruissement.
Telle la musique de ce solo, où jouant des 4 flûtes, j’ai emprunté aux techniques dites étendues, développées depuis la seconde moitié du XXe siècle, donnant à entendre des textures de sons soufflés, bruits de clefs, whistle tones, harmoniques ou tout autre timbre inattendu et subtile.
Ces ambiances dressent un paysage sonore dans lequel apparaissent plusieurs morceaux composés pour l’occasion, s’apparentant à la musique de slow, axée autour de mélodies et arabesques, qui interrogent la lenteur et le rapport au temps. Mais pas seulement. Des envolées, des sursauts, des mots traversent ces instants.
Quand on sort d’un état de somnolence et que nos oreilles reviennent peu à peu aux sons extérieurs, ça nous plonge dans une disposition toute particulière aux sons. Il s’agit d’un moment de transformation de la présence au monde. Conçue à partir de l’exploration de cet état particulier, mais pouvant être jouée dans différents contextes et pas seulement lors du réveil, cette musique a ainsi une fonction, créant le cadre sonore d’un moment imaginé en rituel de l’éveil.
J’ai commandé à Johnny Le Bigot une sculpture végétale, « La Buyssonière », pour dessiner un espace scénique délicat et poétique, propice à la douceur et la rêverie, fabriquée selon sa façon à partir de fragments de la nature glanés et assemblés (branchage, fleurs, plumes, os, …).