(In)corporelles

(In)corporelles

(In)corporelles : De in-, préfixe privatif, l’absence du corps, la privation de son ressenti à travers les injonctions à une anatomie standardisée, médicalisée, idéalisée, fantasmée, constamment observée et commentée. -elles, au pluriel, parce qu’à travers l’expérience d’un corps féminin, se dessine un éventail de réalités différentes, reliées par les stigmates intimes hérités de fonctionnements sociaux plus vastes. La désappropriation du corps des personnes perçues comme femmes qui pousse jusqu’au trauma, la déformation physique ou mentale, la douleur, la perception du corps disloquée.

Mais aussi (In)corporelles d’incorporer, mêler intimement une partie à un tout – la performance en tant que medium de réunification des parties dissociées, de réappropriation de soi, d’équilibre, de libération.

Un spectacle de la compagnie AxisModula

Sur une idée originale de
Sarah Brabo-Durand et Marina Takami

Une création de
Sarah Brabo-Durand, Marina Takami, Nadia Ratsimandresy, Michelle Agnes Magalhães, Juliana Notari, Nina Maghsoodloo, Lou Dimay, Stefania Becheanu, Ludmila Gander, Carolina Spyer, Eléonore Bourrel

Performance
Sarah Brabo-Durand

Mise en scène
Juliana Notari

Régie
Guido Pedicone

Direction technique
en cours de distribution

Création lumière
1 personne (en cours de distribution)

Costumes
en cours de distribution

Conseil technique
Christophe Lebreton

Conception et réalisation du dispositif électronique
Sarah Brabo-Durand
Gauthier Déplaude

Production
Léa Wermelinger

(In)corporelles n’est pas un projet rationnel. C’est une idée viscérale qui s’est lentement et constamment immiscée dans chacune de mes cellules au long des sept dernières années, jusqu’à devenir une évidence, un besoin artistique et personnel.

Cette idée a commencé à naître de discussions avec la plasticienne et vidéaste brésilienne Marina Takami, à propos des injonctions visuelles permanentes auxquelles les corps féminins ou perçus comme tels sont soumis quotidiennement, dans la publicité, dans la rue, dans les arts. Cette idée s’est rapidement étendue à toutes les injonctions (verbales, sociétales, psychologiques, etc.) et violences (micro ou macro) auxquelles nous sommes confrontées et qui forment notre imaginaire de ce que signifie être femme, et à leurs conséquences intimes, visibles ou invisibles.

La vision large et sociétale s’est progressivement confrontée à mon expérience personnelle et aux conséquences vécues des traumas : la fragmentation de la perception du corps, la dissociation, l’armure construite en protection qui finit par isoler, les maladies et syndrômes, la fatigue chronique, et surtout la douleur. Permanente. Immobilisante. Débilitante. Invisible.

L’envie d’(In)corporelles est de pouvoir partager cette douleur invisible, d’offrir un espace sensible d’empathie pour les personnes concernées, et une porte de compréhension pour les autres, de rendre perceptibles les ressentis intimes qui traversent les corps à chaque regard objectivant, à chaque remarque méprisante, à chaque aliénation genrée, à chaque injonction irréalisable, à chaque contact non-consenti. De mettre en lumière les traces laissées. Et de revendiquer la joie du corps retrouvé, réassemblé, mouvant, aimé.

Pour cela, c’est tout un village qui est invité à se réunir pour créer ensemble : la recherche prendra la forme d’un grand travail au plateau regroupant performeur·euses, musicien·nes, compositeur·ices, plasticiennes, vidéastes, danseuses, marionettistes, régisseuses, penseuses, poétesses, tous·tes concerné·es et dont le sujet traverse les vies et les pratiques artistiques.

Compétences

Posté le

27 août 2023

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