A dix-huit ans, le jeune Haendel a des envies de gloire et d’ailleurs. Première étape Hambourg, où le Saxon fourbit ses armes à l’opéra, puis très vite le soleil de l’Italie l’attire : Florence, d’abord, puis Rome, où il arrive à vingt-deux ans et gagne vite la protection du puissant marquis Ruspoli. Là, qu’importe que les opéras soient interdits par décision papale, le jeune et ambitieux compositeur fera rentrer tout son théâtre dans l’oratorio, genre particulièrement prisé par la noblesse et les grands cardinaux de la Ville éternelle. Ce sera Il Trionfo del Tempo, puis très vite cette Resurrezione, où Haendel se fait plus italien que les Italiens et surpasse ses modèles Stradella ou Scarlatti. Orchestre chatoyant, inspiration mélodique de chaque instant, Haendel fait du passage des ténèbres du Vendredi Saint à la lumière de Pâques un livre d’images saisissantes, avec notamment des dialogues savoureux entre Lucifer et un Ange. Le compositeur se permet même un mini-scandale lors de la création, où le rôle de Madeleine est chanté – sacrilège ! – par une femme. Une Résurrection ? Plutôt l’Ascension d’un maître déjà sûr de son métier, mais qui quittera cependant bien vite Rome à la recherche d’autres succès, vers Hanovre d’abord puis Londres ensuite, où les affres de l’opéra, entre triomphes et déconvenues, nous feront patienter quelque temps avant le miracle des grands oratorios anglais.
Avec:
Emöke Baráth : Marie-Madeleine
NN : un ange • Lucile Richardot : Marie, femme de Cléophas
Emiliano Gonzalez-Toro : Saint-Jean l’apôtre • Robert Gleadow : Lucifer
Julien Chauvin : violon et direction musicale • Le Concert de la Loge