Le conte musical ou opéra de poche Lazarillo et l’Aveugle que nous vous proposons est tiré d’un roman picaresque espagnol du 16e siècle, interdit en son temps par l’inquisition. C’est l’histoire d’un enfant pauvre, très vite orphelin et témoin de toute sorte d’abus de pouvoir, qui contre toute attente, en faisant preuve de résilience et d’empathie, s’en sort.
Dans ce récit piquant et irrévérent, musiques anciennes et contemporaines sont continuellement imbriquées. Ainsi, instrumentistes, cheffe, récitant et chanteuse s’amusent à dépasser les rôles qui leurs sont habituellement attribués sur scène, à l’image de cet enfant et son grand instinct de survie.
Lazarillo racontera sa naissance, la perte de son père et l’abandon de sa mère auprès d’un aveugle très rusé avec qui il apprendra les jeux de la diplomatique et du paraître. Son récit sera autant déclamé que chanté en mélodie séfarade, arabo-andalouse ou encore en écriture contemporaine. Des luths, violes et percussions suivront la narration autant dans des modalités anciennes que dans des sonorités complètement transformées par le traitement du son en temps réel. La gestuelle de la chef quittera son rôle fédérateur pour devenir une entité visuelle et sonore à part entière en charge d’une partie de l’électronique déclenchée par la captation de mouvement.
Tous ces ingrédients sont convoqués pour traiter des sujets sociaux complexes et concerts dans un imaginaire rêveur et foisonnant. Ceci sera possible grâce à la musique toute en dentelle de Sirah Martinez Alvarez qui embrasera ces problématiques ainsi que celles liées aux spécificités instrumentales, vocales, technologiques, narratives et visuelles.
L’expérience que nous proposons est une invitation à regarder par le prisme de l’enfance un moment de convergence interculturelle, qui peint sur une toile sonore un temps de vie tout en mouvance mais aussi, nous l’espérons, porteuse d’espoir.
« Sachez, Monsieur, avant toute chose, que mon nom est Lazare de Tormès, fils de Thomas González et d’Antona Pérez, natifs de Tejares, village de Salamanque »