La pensée de Gilles Clément est révolutionnaire et visionnaire. Sa vie hors du commun, ses choix toujours singuliers et en accord profond avec ses valeurs en font un jardinier modeste tout à fait extraordinaire. « Faire le plus possible avec, le moins possible contre » résume la position du jardinier du Jardin en Mouvement. Et si la musique était un média qui permettait de mettre en relief ce qui est invisible, sculptant de façon infiniment subtile les forces des musiciens en présence ? Ce jardin du son en mouvement est une recherche, une friche vers de nouveaux espaces de pensées et de liens entre les êtres. Les musiciens sont, par leurs sons, ces espèces qui se déplacent d’un endroit à un autre, qui s’étendent. Cette pièce cherche à véritablement intégrer les idées de l’auteur au sein de la construction musicale. La nature n’est plus un concept, mais l’entité principale dont nous sommes à l’écoute, à la manière d’hôtes bienveillants. Le jardin n’est pas un lieu de pouvoir, de domination de l’Homme sur les éléments, mais au contraire, un chemin d’apprentissage dirigé par le vivant.
Les musiciens spatialisés en cercle tout autour du public, la cheffe d’orchestre se place au centre, en écho à Gilles Clément : « j’installe une plate-forme entomologique au sommet du champ. Un banc permet de s’installer pour l’observation des insectes à distance. » Dans cette œuvre spatialisée, les interprètes changent de place à chaque représentation pour créer des orchestrations uniques et générer des interactions / écosystèmes toujours inédits.
Avec 10 musiciens (dont la saxophoniste/compositrice Alexandra Grimal), 1 cheffe et 1 narratrice (Suliane Brahim – sociétaire de la Comédie-Française)