Le genre du petit motet traverse l’Europe chrétienne, de la France à la Roumanie, en passant naturellement par l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie. Ces pièces sont de petits bijoux, et au 17e siècle, ils pouvaient trouver leur place lors des offices, mais également pour des dévotions privées, proches de l’oratorio naissant. Ceci explique leur caractère très expressif, très baroque, à l’image des sculptures du Bernin, par exemple. Les sentiments très contrastés vont de la méditation (O Pretiosum) à l’enthousiasme (Jubilate Deo), de la compassion douloureuse (Jesu nostro Redemptio) à la louange divine (Laudate Dominum).
Les compositeurs et la compositrice choisis sont tous parmi les plus grands, certains très connus de nos jours comme Monteverdi et Charpentier, mais d’autres beaucoup moins comme le Slovaque Capricornus, et le Roumain Caioni, génie méconnu dont le manuscrit a été retrouvé dans son monastère franciscain, au fin fond de la Transylvanie, à l’occasion d’une récente restauration.