Meetic s’invite dans la loge de Tristan et Yseult
Dans Wagner il y a souvent des cuivres, et souvent en grand nombre : quand on a chanté un acte de Tristan et Isolde on sort chancelant, on s’affale, et on récupère. On a bu sa potion sur scène, pensant se donner la mort, or c’était un philtre magique, notre souffrance est devenue un amour de légende, puis rideau, on se masse les orteils et on se fait un thé.
Mais la fréquentation de l’absolu, ça ébranle – et nos deux rôles-titres vont ouvrir l’un à l’autre leurs cœurs incomplets.
Jérémie trouve qu’on ne rencontre plus personne – ou peut-être qu’il n’y a personne à rencontrer nulle part. Aurore va lui prouver que si. En musique.
Dans « Philtre d’amour, drame lyrique en un entracte », vous n’entendrez pas les trompettes wagnériennes, mais le seul mariage délicat du violoncelle et de la voix.
Leurs timbres s’unissent en toute liberté, en toute nudité insouciante, dans un galop à travers 300 ans de musique. De Lully aux Rita Mitsouko, les amours malheureux, qui en plus finissent mal, nous submergent – mais nous inspirent, nous consolent, nous font rire et nous ravissent.